Cette maudite boule au ventre est revenue, sans crier gare. La désagréable sensation que, où qu'elle puisse aller, elle ne t'emmènera pas dans ses bagages. Son départ se fait de plus en plus proche et tu profites de ces instants comme les derniers parce que tu en connais trop la valeur. Et tu tentes d'engranger le moindre détail avant qu'il ne soit trop tard au lieu de compiler toutes les raisons qui te convaincraient de la laisser partir. Parmi ces raisons, il y en a une qui devrait couper court à tous tes doutes, toutes tes attentes: elle ne t'aime pas. C'est comme ça. Personne n'y peut rien. Les petits papillons de son coeur se sont envolés il y a déjà quelques temps. Et pourtant, tu t'obstines encore à nier les évidences, à croire que les choses finiront par changer. Tu sais que dans quelques jours ou quelques mois, on devra, toi et ton coeur en miettes, vous ramasser à la petite cuillère. En attendant, tu fais consciencieusement ton devoir de mémoire; tu ne veux pas laisser s'échapper le moindre souvenir. Tu voudrais les emprisonner à jamais. Ce sont les seules choses qui resteront d'elle.

Tôt ou tard, les choses prendront fin.
Tôt ou tard.