Je ne parviens pas à retrouver le sommeil. Mes rêves se sont envolés, enfuis je ne sais où. Ça n’a plus vraiment d’importance. C’est comme si j’étais déjà mort. Je m’enfonce chaque jour un peu plus dans les brumes ankylosantes, obscures et labyrinthiques d’un monde sans lumière. Tout est devenu vaporeux, cotonneux, impalpable. Sans avenir et sans espoirs. Les forteresses que je croyais indestructibles se sont effondrées une à une. J’ai perdu une de ces trop nombreuses batailles. Et maintenant, que reste-t-il ? Des ruines, à pertes de vue et les limbes de mon âme comme seul refuge.