Je me hais.
Tu es là, belle à crever, rayonnante de tout cet amour que tu me portes. Et moi, je me demande ce que tu fous là. Alors je vais fumer une clope sur le balcon. Je me dis que ça va me passer comme une envie de pisser. Et ça ne passe pas. Les démons enfouis, même aussi profondément que l'on puisse, finissent toujours par refaire surface et te rappeler que ce bonheur n'est pas pour toi. Alors j'en viens à ne pas supporter jusqu'à ta présence, parce qu'elle est le miroir de cet idéal qui m'échappe. Tu n'as rien dit . Je suis sûr pourtant que tu l'a vu, ce regard noir et glacial quand je suis revenu. Celui dont je ne parviens pas à te protéger. Je ne sais même pas comment tu fais pour supporter ça. Je ne la supporte même pas moi même, cette ineffable obscurité qui me ronge et me brûle. Et tu devrais me haïr plutôt que de m'aimer. C'est sans doute la seule chose sensée à faire. Haïs moi comme je me hais. Comme je me vomis. Ils ne me laisseront pas en paix.